Sur ces entrefaites, les Mores
tentent de s’emparer de Séville, lieu où se passe la scène. Rodrigue marche à
leur rencontre, les défait complètement, et sauve la ville. Le roi veut
récompenser sa valeur, lorsque Chimène vient lui rappeler sa promesse, et
réclamer vengeance de nouveau. Fernand hésite entre son devoir, qui est de
punir le meurtrier de D. Gomès, et son penchant qui le porte à sauver Rodrigue.
Alors Chimène exaltée promet d’épouser quiconque lui apportera la tête de
Rodrigue tué en duel. Le roi saisit cette idée de Chimène, mais il autorise un
seul combat, et y met la condition que, quelle qu’en soit l’issue, Chimène se
tiendra pour satisfaite, et épousera le vainqueur.
D. Sanche, qui avait déjà offert à
Chimène de venger la mort de son père, se présente : Chimène l’accepte
pour son champion, et le combat a lieu hors de la présence du roi et de sa
cour. Peu d’heures après, D. Sanche vient déposer son épée aux pieds de
Chimène. Vaincu et désarmé par Rodrigue, son vainqueur lui a commandé cette
démarche. À la vue de D. Sanche, Chimène le croit vainqueur ; doublement
malheureuse par la perte de son père et de l’amant qu’elle préférait, elle
éclate en sanglots, et sans laisser à D. Sanche le temps de parler, elle
l’accable de reproches.
Alors le roi entre, suivi de toute sa
cour, et bien certain, par les aveux mêmes de Chimène, qu’elle aime toujours
Rodrigue, il lui apprend que son amant est vainqueur, la loue de sa piété
filiale, lui représente qu’elle a fait tout ce que le devoir lui commandait, et
l’engage à pardonner à Rodrigue et à l’accepter pour époux. Chimène représente
qu’elle ne saurait le faire ; mais sa résistance est assez faible pour
laisser voir qu’un jour, peu éloigné peut-être, elle en viendra à suivre le
conseil du roi.
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