Règle des trois Unités
La
règle dite des trois unités, d'action,
de temps, de lieu, relève du « bon sens dramatique » : l'unité d'action vise à concentrer l'attention
du public sur une intrigue unique et simple dont tous les épisodes soient
nécessaires et se suivent de façon logique et continue. Pour permettre
l'illusion théâtrale, la durée de
l'action doit coïncider au plus près avec celle de la représentation, qui
n'excède pas trois heures, et tenir en une journée. D'où découle l'unité de lieu, une action limitée
dans le temps nécessitant un lieu unique, assez neutre (palais). L'action se
noue autour de la crise : le rideau se lève sur une situation tendue, au bord
de la catastrophe, qui constitue le dénouement. Celui-ci obéit à des principes
stricts : nécessaire, il résulte directement de la crise, sans ajout ni hasard
; complet, il fixe le spectateur sur le sort des personnages principaux ;
rapide, il doit concentrer l'émotion.
Vraisemblance et bienséances « Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyable : Le
vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable », recommande Boileau dans son
Art poétique (chant III). Le souci de vraisemblance est aussi bien dicté par le
refus de disperser l'attention du spectateur que par le respect des
bienséances, qui interdit la représentation de scènes choquantes (meurtres)
pour un public de cour. Pour contourner la difficulté, le dramaturge recourt au
récit, substitut littéraire de l'action. La réussite de la tragédie classique a
tenu à une convergence entre idéaux esthétiques, moraux, sociaux du temps.
Cérémonie de la cour, du pouvoir, du Grand Siècle, elle n'a pas survécu à la
fin de cette harmonie.
No hay comentarios.:
Publicar un comentario